Hollywood s’est longtemps refusé à mettre en scène un président des États-Unis malintentionné. La figure du chef de l’État, devenue centrale dans l’émergence de la superpuissance démocratique après 1945, devait rester indemne de tout soupçon de malveillance. Et s’il pouvait être radicalement faible et incompétent
Cette accusation de conspiration frauduleuse est assortie de trois autres chefs non moins ahurissants pour un ancien Président : entrave à une procédure officielle, conspiration pour entraver cette dernière, et complot pour priver les citoyens de leur droit à voir leurs votes comptabilisés (lire l’épisode 21 de la saison 2, « Enquête sur le Capitole : Trump ne cède pas d’un putsch »). Ces chefs d’inculpation portent sur les agissements de Donald Trump pour renverser les résultats de l’élection présidentielle perdue en 2020. Et comme l’énonce l’acte d’accusation, le procureur spécial Smith l’inculpe pour ses efforts criminels afin de pervertir, à coup de mensonges éhontés, la bonne marche des institutions démocratiques de l’État fédéral dont il était pourtant le garant. L’acte d’accusation contient peu de révélations factuelles, après l’immense travail d’enquête déjà effectué par la commission parlementaire du Congrès en 2022 (lire l’épisode 24 de la saison 2, « Capitole : la commission lance l’assaut sur Trump »).