Bienvenue Bruno Jeudy, bienvenue au royaume des cieux des victimes de Vincent Bolloré, vous allez voir, c’est un peu encombré, genre l’autoroute du Soleil un 31 juillet, tant le tableau de chasse du nouveau propriétaire du groupe Lagardère est impressionnant mais il y a du beau linge. Alors voilà : selon nos informations, un peu plus d’un mois après avoir mené la fronde de la rédaction de Paris Match contre la une consacrée au cardinal ultraconservateur Robert Sarah, Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique et économique depuis 2014, est viré. La rédaction l’a appris ce jeudi dans un mail dont Les Jours ont eu copie, signé de Patrick Mahé et Caroline Mangez, respectivement directeur général et directrice de la rédaction de l’hebdo : « D’un commun accord, il a en effet été décidé de mettre un terme à notre collaboration. » C’est mignon comme tout. Bien sûr, à la rédaction de Paris Match, quasi vide en ce creux de l’été, personne n’est dupe et une assemblée générale est déjà convoquée par la Société des journalistes pour ce vendredi.
Un journaliste décrit l’ambiance, que ce soit à la rédaction ou à distance, les échanges par Whatsapp allant bon train à l’annonce de l’éviction : « Ce sont des chocs à répétition, on est tristes, c’était un bon camarade, Bruno. » Après qu’il a pris la tête de la fronde, certains s’étaient même pris à rêver : « On fantasmait qu’il devienne directeur de la rédaction… » Le retour sur terre est brutal. « Bruno était la personne qui avait le plus de poids dans la rédac. Là, le message est clair : tu mouftes, tu es éjecté. On est tristes et en colère à la fois pour la perte de Bruno et pour ce que ça dit de Match : ils n’en ont rien à foutre de ce mag. » Un grand classique des ressources humaines façon Vincent Bolloré, maintes fois expérimenté à Canal+, comme avec Stéphane Guy dans l’affaire Sébastien Thoen (lire l’épisode 147 de L’empire, « Stéphane Guy viré : il y a main de Bolloré »).
Les rébellions sont rares à Paris Match mais celle-ci a marqué, que Les Jours vous ont racontée précédemment dans L’héritier (lire l’épisode 30, « “Paris Match” : l’œuvre de Dieu, la part de Bolloré ») : le 1er juillet dernier, Caroline Mangez réunit les rédacteurs en chef et leurs adjoints pour choisir la couverture du 7 juillet suivant. Mais le choix est déjà fait : depuis quelques mois, il ne relève plus de la rédaction, ni même de la direction de l’hebdomadaire mais directement de