«Ça m’ennuie de savoir que tu n’as pas la pêche. Je suis là si tu as besoin de parler, même si on se connaît peu. » Florence s’enquiert souvent de la santé de Catherine B., sa coéquipière au sein de Life for Paris, l’association d’aide aux victimes du 13 Novembre. Au cours du mois de janvier 2016, le moral des troupes est au plus bas. À l’hôpital Pompidou où il est admis depuis l’attaque du Bataclan, Greg ne va pas fort, lui non plus, comme Flo le confie à Catherine. Mais il se décide enfin à rejoindre la page secrète sur Facebook : « Hello, je viens d’arriver, écrit-il sur le mur du forum. Pour l’instant, j’arrive pas encore à livrer un témoignage, souvenirs trop flous… Je ne me sens pas encore prêt à avoir des visites, mais je suis là sur cette page, et espère mieux vous connaître tous. Des bisous et du rock. »
À la fin du mois, Catherine s’aperçoit qu’une mission est restée en suspens : l’organisation d’une visite à Pompidou pour Greg. À nouveau consulté par les bénévoles
Le 16 février 2016, les Eagles of Death Metal sont de retour en France. Ils doivent se produire à l’Olympia. Le show est ouvert au public, même s’il est avant tout destiné aux rescapés du 13 Novembre. Certains attendent la fin du concert interrompu trois mois plus tôt. D’autres préfèrent y voir un nouveau show. Tous, en revanche, appréhendent l’enfermement dans la salle, malgré un dispositif de sécurité à la hauteur de l’événement. En son for intérieur, chaque victime se demande si les jihadistes n’ont pas prévu, eux aussi, d’achever leur mission en éliminant ceux qui sont restés vivants.
Le jour du concert, plusieurs bénévoles de Life for Paris se retrouvent devant l’Olympia. Ils distribuent des badges aux couleurs de l’association, répondent à des interviews, et se familiarisent avec les lieux, où une foule immense est déjà rassemblée. Quelques adhérents cherchent Flo du regard. Ils se renseignent.