Ça ne s’arrêtera jamais. La purge entreprise depuis maintenant six mois par la direction de Canal+ au sein de son service des sports se poursuit, encore et encore. Que dites-vous ? Pierre Ménès ? Ah non, ce n’est pas Pierre Ménès qui est menacé, son sort prend du temps à être réglé, visiblement. Il faut croire que des atteintes sexuelles sont moins prioritaires aux yeux de la direction de Canal+. Non, celles et ceux dont il fallait régler le sort au plus vite sont journalistes au service des sports, ils sont cinq, minimum, convoqués soit à des entretiens préalables à sanction, soit carrément en vue d’un éventuel licenciement. « Nous ne pouvons qu’être sidérés par cette démarche », indique dans un communiqué le premier syndicat de Canal+, +Libres, qui a rendu publique ce lundi cette nouvelle étape de la chasse aux sorcières.
La raison de ces convocations ? « S’il ne fait aucun doute, écrit le syndicat, que ces convocations sont directement en lien avec la signature, par les salariés concernés, du communiqué de soutien à Sébastien Thoen en décembre dernier, nous imaginons qu’elles ont un lien avec les “fuites” d’extraits non diffusés du documentaire Je ne suis pas une salope, je suis journaliste ! » Soyons clairs, puisque nous, Les Jours, sommes au cœur des ces représailles : il s’agit de la publication sur notre site de l’extrait censuré du documentaire où Pierre Ménès était confronté à la réaction d’Isabelle Moreau en revoyant les images où il l’embrassait de force sur le plateau du Canal Football Club (lire l’épisode 159, « Ménès : les quatre minutes que Canal+ a voulu cacher »). De fait, le syndicat fait un peu plus qu’« imaginer » qu’il y a un lien avec les convocations : la direction de Canal+ fait tout simplement la chasse aux sources des Jours. D’ailleurs, selon nos informations, les menaces de sanction ont été formulées explicitement par Frank Cadoret, directeur général de Canal+, lors d’un Comité social et économique (CSE) extraordinaire qui s’est tenu le 1er avril dernier à la suite des révélations des Jours sur la censure du documentaire de Marie Portolano afin de protéger Pierre Ménès (lire l’épisode 156, « Pour protéger Pierre Ménès, Canal+ censure un docu sur les femmes »).
On prendra notre responsabilité dans tous les domaines, je voulais vous prévenir. Cette histoire ne va pas rester comme ça, ça aura des conséquences. Vous vouliez des conséquences ? Eh bien je vous garantis qu’il va y en avoir.
Face aux élus du personnel, les propos de Frank Cadoret ont été, en effet, on ne peut plus clairs, selon plusieurs témoins.