Pour résoudre les dizaines de mystères sanglants qui s’accumulent sur ses bureaux, le pôle « cold cases » de Nanterre a devant lui les riches perspectives de la génétique, la recherche en parentèle, les fichiers de généalogie récréative, les portraits-robots ADN. Peut-être aura-t-il à l’avenir à sa disposition les nouveaux outils de l’intelligence artificielle. Ou bien, qui sait, brisera-t-il les vieux tabous de la justice française pour avoir enfin recours à la communication et aux appels à témoins. Depuis juin 2023 cependant, il est certain qu’il existe une autre méthode souvent plus infaillible pour trouver les réponses : confier le dossier à un enquêteur compétent pour faire le travail trop souvent négligé, par manque de temps, surcharge, désorganisation, désinvolture, indifférence, incompétence
Schizophrène, Valérie Pichon suivait à l’époque des faits un traitement psychiatrique ambulatoire et passait son temps entre un établissement hospitalier et une formation professionnelle dans le secteur de l’hôtellerie. Bien que malade, elle n’était pas désocialisée, avait un logement à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et donnait des nouvelles quotidiennement à ses parents qui s’occupaient de sa fille de 7 ans, ainsi qu’à ses deux sœurs. Lorsque Valérie a cessé ses appels ce 3 juin 2003 et n’a pas réintégré l’hôpital, sa famille s’est donc immédiatement inquiétée. Elle a saisi les autorités, multipliant les démarches auprès de la police et la gendarmerie à Paris, au Raincy, à Château-Gontier en Mayenne