Mais c’est quoi ce bazar ? Mais que sont-ce donc tous ces paquets de nuggets, de bacon, de viandes hachées, de boulettes, d’aiguillettes, de fromage à raclette, de produits d’apéro et même de sashimi de saumon ou de thon, sans oublier une pléiade de saucisses qui se gèlent le boyau à -18°C dans un entrepôt ? Bienvenue chez Vegetal Square, perdu dans une petite rue de Montreuil (Seine-Saint-Denis), près de Paris, avec sa caverne d’Ali Baba cool (oui, ce sont des surgelés), où le simili joue au plus vrai que nature. Le simili ? Ici, pas de « vraie » viande, de « vrais » poissons, de « vrai » lait, de « vrais » œufs... Que de l’alternatif. Du 100 % végétal à base de protéines de pois, de soja, de fèverole, du jus de betterave couleur sang, de fibres de bambou, de psyllium (ou plantain blond des Indes) et on en passe. Un paradis pour les végés et végans de tous poils qui rêvent de rando au Groenland sans céder aux boulettes de rennes ? Oh, le vilain cliché…
La cible de mangeurs est bien plus large. Les purs et durs ne sont pas légion : si 3 % des foyers français comptent un végétarien et 3 % un végétalien, selon une étude de juin dernier conduite par l’Institut Kantar, 46 % des ménages abritent au moins un flexitarien (contre 25 % six ans plus tôt), qui cherche à réduire sa consommation de protéines animales. Autant de Français bien nourris aux rapports du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et/ou soucieux du bien-être animal et/ou aux recommandations du PNNS (Programme national nutrition santé), qui invite à privilégier la volaille et limiter les autres viandes à 500 grammes par semaine.
« Nous sommes le distributeur leader de produits végans en France ou, dit d’une autre manière, le Picard du végan, résume Morgan Tsihlis, le directeur général de Vegetal Square, qui livre par Chronofresh des particuliers et des pros (sites de vente en ligne, restauration, épiceries spécialisées…). On s’est lancés un peu avant le Covid. Au début, en 2019, il n’y avait guère que l’Américain Beyond Meat qui a débarqué en France sur le marché du simili-carné. Mais désormais, on se rapproche des 150 références proposées à 40 % par des marques étrangères et à 60 % par des franco-européennes, ce qui n’était pas le cas au début. On est en pleine expansion. On va déménager pour s’agrandir. »
À consulter le site de Vegetal Square, on découvre effectivement une ribambelle de « jeunes pousses » qui ont saisi l’envie de végétal au bond.