De Nikko (Japon)
C’est un rendez-vous que la police japonaise a noté depuis longtemps dans son agenda. Ce mardi 28 juillet 2020, deux ans après la disparition de Tiphaine Véron à Nikko, elle convoque les médias après des mois de silence. « Avez-vous des nouveaux éléments sur la disparition de madame Véron ? », lance un journaliste. La réponse est non. Toujours rien. Mais la police de Tochigi, en charge de l’affaire, veut montrer sa bonne volonté. Dans la gare de Tobu Nikko, vidée de ses touristes par la crise du Covid-19, une dizaine de policiers distribuent des avis de recherche sous l’objectif des caméras des télévisions nationales. La conférence de presse ne dure que quelques minutes, les questions sont brèves. « Comment avez-vous fait les recherches ? », « Qu’est-ce que vous voulez dire à la famille ? », « Comment les locaux réagissent ? » Terminé. L’heure est venue de montrer le savoir-faire des policiers japonais. Direction la rivière Daiya, là où Tiphaine aurait pu chuter accidentellement, une hypothèse que poursuivent les autorités depuis deux ans.
C’est ridicule, ils cherchent toujours au même endroit.
Très vite, les photographies de l’événement sont parvenues à la famille Véron. Elle est furieuse. « C’est ridicule, ils cherchent toujours au même endroit, s’indigne Damien, l’un des deux frères. Tout ça pour que les médias japonais les montrent en train de faire quelque chose. » Moralement épuisés par le deuxième anniversaire de la disparition de Tiphaine, les Véron n’ont pu se rendre sur place au vu de l’interdiction d’entrée que le Japon impose à 147 pays, crise sanitaire oblige. Près de la rivière, les autorités locales s’activent. Les intempéries et le typhon Hagibis
Il y a deux ans, ce lundi 30 juillet 2018, alors que Tiphaine ne donne toujours aucun signe de vie, l’hôtelier du Turtle Inn signale sa disparition. Inquiet de ne pas voir la jeune femme se présenter à la réception pour faire son check-out, l’homme s’adresse à des policiers en patrouille dans le quartier. À cet instant, la famille Véron ne sait pas encore dans quelle spirale infernale elle va être emportée le 1er août, jour où sonne l’appel de l’ambassade de France au Japon.