Depuis la publication, en 2018, dans le « New York Magazine », de cette enquête aujourd’hui traduite et adaptée en série par « Les Jours », j’ai reçu un flot de questions
En 2015, le maire de Westfield avait décrit l’enquête de la police comme « exhaustive », ne laissant « aucune piste inexplorée » (lire l’épisode 3, « La traque bâclée du Watcher »). Aujourd’hui, plus personne ne prend cette déclaration au sérieux. La police n’avait même pas pris la peine de contacter certains des plus proches voisins du 657 Boulevard. Et, par la suite, ils ont refusé l’aide de plusieurs enquêteurs engagés par les Broaddus, parmi lesquels un officier de la police de New York à la retraite, un expert judiciaire en linguistique, ainsi qu’un ex-agent du FBI qui proposait de leur donner accès à l’Unité d’analyse du comportement de l’agence. En 2018, impliqué dans plusieurs scandales sans lien avec l’affaire du Watcher, le chef de la police de Westfield démissionne. Barron Chambliss, l’ancien policier de Westfield qui a repris le dossier un an après les premières lettres, ne mâche pas ses mots : « Je ne suis pas Sam Spade, mais la police de Westfield a complètement bousillé cette enquête », m’a-t-il confié récemment. La police de Westfield n’a pas répondu à ma demande d’interview.
L’affaire a finalement été confiée au bureau du procureur du comté, qui a repris l’enquête à zéro. « Normalement, ce n’est pas le genre d’affaires dont on s’occupe, me disait récemment Vince Gagliardi, l’ancien chef des enquêteurs du bureau du procureur. Ce que nous traitons, ce sont les homicides, les affaires de stupéfiants, les délits financiers
Quelques semaines après la publication de notre article en 2018, le bureau du procureur décide de se lancer sur une nouvelle piste après que, suite à une enquête médico-légale, on a retrouvé de la salive sous le rabat d’une des enveloppes.