Le 4 novembre 2020, un gardien de la paix du commissariat de Pantin est entendu par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l’enquête qui vise alors la brigade territoriale de contact (BTC) Quatre-Chemins depuis huit mois. Il se souvient de ce jour de 2018, lorsqu’il voit Raphaël I., dit « le Violent », ramener un homme qui l’a visiblement agacé : « Il l’a défoncé devant le bureau du chef de poste. L’individu était menotté, il lui a donné des coups de poing au visage, il l’a balayé, une fois au sol il lui a donné des coups de pied dans le ventre. Il l’a violenté uniquement parce qu’il l’avait fait courir. Personne n’est intervenu. » Le policier précise : « On les appelait “les Intouchables” car ils étaient les chouchous de [l’ancien commissaire]. […] Ils se permettaient tout et n’importe quoi. Personne n’était là pour les freiner. »
Au terme de cette enquête de l’IGPN conclue en septembre 2021, et que nous révélions la semaine dernière (lire l’épisode précédent, « À Pantin, violences policières en bande organisée » ), six membres de la BTC Quatre-Chemins
C’est impressionnant toutes les infractions qu’on pourrait leur coller dessus entre le gazage intempestif des jeunes, les coups de matraque, les rackets, les “mexicaines” , les violences. […] C’est tellement récurrent que je ne sais plus quoi dire.
De nouvelles pièces de l’enquête de l’IGPN obtenues par Les Jours, dont les procès-verbaux (PV) d’audition des policiers de Pantin, mettent en lumière un système bien rodé de pratiques violentes et délictuelles, voire criminelles, imposé de 2017 à 2020 par les fonctionnaires de la BTC Quatre-Chemins dans cette ville de Seine-Saint-Denis, mais également au sein de leur commissariat.