Grâce à Macron, les riches sont plus riches. Suppression de l’ISF, baisse des impôts sur le capital… Les Français les plus fortunés vont payer beaucoup moins d’impôts en 2018. Mais que vont-ils faire de tous ces milliards ainsi économisés (quatre, selon les calculs du ministère de l’Économie) ? Miser sur le financement de start-up innovantes, comme le voudrait le président ? Ou, au contraire, le garder bien au chaud dans des placements sans risque ? Cette dernière option serait du plus mauvais effet pour une majorité qui se défend d’avoir fait un « cadeau » aux plus hauts patrimoines et assure que sa politique vise à « libérer » l’épargne pour financer les PME. Pour éviter un tel scénario, les députés En marche ont une stratégie : mettre la pression sur les intermédiaires financiers. Et, pour les inciter à mieux « flécher l’épargne des Français », ils avaient organisé ce lundi « le grand rendez-vous de l’investissement productif ». Mais la Macronie est-elle vraiment capable d’entrer dans un rapport de force avec le monde de la finance pour le contraindre à changer ses pratiques ?
Le paradoxe tient en la personne d’Amélie de Montchalin, leader de la majorité au sein de la commission des finances de l’Assemblée nationale et organisatrice de cette journée. Lors des discussions parlementaires sur la suppression de l’ISF (lire l’épisode 2, « La suppression de l’ISF, une si riche idée »), en octobre dernier, c’est elle qui avait sorti l’idée de « convoquer » les banquiers et les assureurs. Son ton était alors martial : « J’ai donné rendez-vous à tous les banquiers, assureurs, gestionnaires de patrimoine et autres organismes de conseils en placement le 22 janvier à l’Assemblée, assurait-elle. Ils devront me remettre une feuille de route où ils s’engagent à créer des produits financiers en faveur des PME, à former leurs équipes pour les vendre au grand public, à changer leur discours… » Bref, on allait voir ce qu’on allait voir. En introduction du « grand rendez-vous », la députée a continué dans le même registre, assurant que la « réunion » n’était pas une « conférence », mais un « passage de relais ferme et exigeant » vis-à-vis des professions financières. Sauf qu’Amélie de Montchalin, ex-salariée du courtier Exane et de l’assureur Axa, n’a pas vraiment le profil d’une militante qui tague des slogans anticapitalistes sur les devantures des agences bancaires. Ce lundi, elle a dit tout le bien qu’elle pensait de ses ex-collègues :