On s’était promis, aux Jours, qu’on vous dirait tout, à vous, nos chers abonnés. Alors il nous faut vous le dire : on a mangé avec Bolloré. Oui, oui, celui-là même dont on vous rebat les oreilles depuis maintenant 66, ah oups, désormais 67 épisodes, enfin du moins presque Vincent Bolloré : son fils Yannick, en fait. Oh ça va, c’est déjà ça. N’oublions pas que c’est lui, Yannick, qui, le 18 février 2022, 200 ans après la création du groupe, son père l’a promis, héritera de l’empire de son daron. Du moins du côté médias et communication (Yannick dit « entertainment ») puisque Vincent Bolloré a l’intention de répartir son héritage entre ses divers lardons. À Marie, 28 ans, l’électrique, Autolib incluses. À Cyrille, 30 ans à peine, les transports et la logistique. À Yannick, 37 ans, Havas, Vivendi, Canal+. Puisque Les Jours ont décidé de suivre jusqu’au départ en retraite de Vincent sa conquête de Canal+, autant savoir tout de suite à qui on aura affaire ensuite, d’autant que Yannick pourrait s’installer dans le trône médiatique de son père avant l’heure.
Alors mangeons avec Yannick Bolloré. Une précision, ce n’est pas un tête-à-tête Yannick Bolloré-Les Jours mais un déjeuner organisé par l’Association des journalistes médias, auguste assemblée de confrères s’occupant de ces affaires-là dans différents journaux qui réunit régulièrement certaines des huiles du secteur. La dernière fois, c’était Thierry Jadot, patron de Dentsu Aegis Network (un truc de pub, on n’y est pas allés) ; la prochaine, ce sera Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions. Et ce n’est pas Bolloré qui rince, mais les journalistes présents.
Je suis plutôt contre intellectuellement hériter d’une entreprise comme ça, mais quand c’est possible…
Voilà donc l’homme, l’héritier de L’empire. Teint hâlé, chemise blanche ouverte et retroussée sur les bras, boutons de manchette apparents, multiples bracelets aux poignets genre je reviens d’un festival de reggae-ska-electro-djembé. Sauf qu’en fait, explique-t-il à l’assemblée placée en U autour de lui, c’est d’un périple de quatorze villes qu’il nous arrive : « Mexico City, Cleveland, Chicago… » Yannick Bolloré est à la hauteur de son compte Twitter (sous-titré en toute simplicité « Just a kid from Havas ») où il relate son quotidien d’arpenteur du globe en sa qualité de président de l’agence Havas, géant de la pub à la tête duquel l’a placé son père. Havas, propriété du groupe Bolloré, que Vincent vient de faire racheter par Vivendi où il est actionnaire principal mais loin d’être majoritaire. Et c’est ainsi que Yannick B.