Les déjections – les siennes – dans la chaussure d’un de ses chroniqueurs n’ont pas suffi. Ni les nouilles dans le slip d’un autre. Ni le sketch où il demandait à l’un de ses salariés de couvrir le crime qu’il venait de commettre. Ni cette fille à gros seins qui, vu qu’elle a des gros seins, peut bien accepter qu’on les embrasse, même si elle refuse. Ni cette chroniqueuse qu’il avait poussée à lui toucher l’entrejambe. Ni mille autre choses qui font de lui la vedette de L’empire, sa tête de gondole en même temps que le fils prodigue de Vincent Bolloré, n’ont eu raison de Cyril Hanouna. Mais il y a eu ce canular téléphonique diffusé jeudi dernier sur C8. Jouant l’homosexuel, c’est-à-dire la tapette, la tarlouze, avec le doigt en l’air, la bouche en cul de poule et la main sur la hanche, Cyril Hanouna a dragué des hommes pour de faux, les a ridiculisés, humiliés. Malaisant, poisseux et, oui, parfaitement homophobe. C’est l’écart de trop, qui arrive après tellement de ce qu’il est impropre d’appeler des « dérapages » tant ils forment la ligne éditoriale de Cyril Hanouna, alias « Baba », son surnom. Mardi soir, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a lancé une troisième procédure contre Touche pas à mon poste, après deux autres qui devraient désormais donner lieu à des sanctions. Surtout, il y a les annonceurs qui, un à un, désertent l’émission de C8 au point qu’il n’y avait plus une seule pub dans celle de ce mardi. Le CSA, Cyril Hanouna peut s’en accommoder, de recours en recours. La pub qui se barre, ça, c’est dangereux.
Plus de 25 000 signalements au CSA en six jours et désormais zéro spot, à l’exception d’un des sponsors de l’émission, un roman à l’eau de rose – ou plutôt à l’eau de fesse puisque c’est vaguement érotique. La régie pub a même tenté, selon nos informations, d’offrir les espaces vacants à des associations, notamment de lutte contre l’homophobie… Quelqu’un a un antiémétique ? La totalité des spots de Touche pas à mon poste, qui peuvent représenter jusqu’à 80 % du chiffre d’affaires publicitaire de C8 pour la journée, 135 000 euros de recettes nettes pour la seule émission d’Hanouna qui partent en fumée. Et on ne sait pas quand ils reviendront, les annonceurs, puisqu’ils se sont fendus de communiqués appelant à pourfendre l’homophobie. C’est sans doute ça, plus que tous les communiqués, toutes les procédures de sanction du CSA qui risquent de toucher Vincent Bolloré à ce qui lui tient lieu de cœur et de cerveau : le portefeuille.