Vous savez quoi ? On va se servir un petit thé noir avant de commencer ce nouvel épisode de L’empire consacré à CNews, l’ex-i-Télé. Parce que le thé noir, c’est « un élément essentiel pour que les neurones s’agitent au mieux ». Et puis hein, « cessons de nous faire du mouron, on va se requinquer et donner de l’enthousiasme aux gamins ». Rassurez-vous, nous n’avons pas confondu la boîte à thé avec la boîte à beuh. Ces citations sont issues de Vent positif que présente un ancien, et même très ancien, de Direct 8, Marc Menant. Dans cette ode hebdomadaire aux bonnes nouvelles (c’est le samedi de 18 à 19 heures, on ne voudrait pas que vous ratiez cette perle), Menant parle d’équithérapie et reçoit des gens qui écrivent des livres tels La Magie du matin ou Comme le Lion et le lionceau : 40 jeux pour plus de complicité parents-enfants. Et il sert systématiquement un thé noir à ses invités. Pour les neurones, donc. Mais depuis un mois que CNews a inauguré sa grille – qui se résume en fait à trois émissions –, c’est par camions-citernes de thé noir qu’il faudrait alimenter la chaîne info totalement bolloréisée parce que non, ça ne va pas mieux.
Trois émissions pour une nouvelle grille, c’est peu. Et quelles émissions. Outre la très dispensable Vent positif, dont l’animation, outre le téléspectateur, épuise Marc Menant (« Faut pas que l’émission dépasse une certaine durée, parce qu’après je fatigue », a-t-il conclu pour l’avant-dernière, qui durait trente-cinq minutes), on compte évidemment Jean-Pierre Elkabbach et son interview politique du matin, généralement fleuve : vingt minutes minimum. À réserver aux inconditionnels du bonhomme qu’un entretien d’une demi-heure avec Jean-Yves Le Drian – au mieux – fait vibrer.
Et bien sûr, il y a celle de Virginie Chomicki (lire l’épisode 52, « Virginie Chomicki, l’antenne de Bolloré »), + de recul. Le concept est, il faut bien le dire, brillant, ânonné par celle qui, si elle a quitté son poste de numéro 2 de CNews, conserve son émission et ce pour le plus grand bien de l’humanité : « Ils prendront plus de recul sur ce qu’on a trop vu et mettront en lumière les sujets dont on n’a pas assez entendu parler. » Quand on écrit « ânonné », promis, on n’exagère pas : Virginie Chomicki passe les trois quarts de son temps à réciter ses questions inscrites sur ses fiches, yeux baissés sans regarder la caméra.