Les enfants, c’est bientôt Noël, alors Les Jours vont vous raconter une histoire. C’est l’histoire d’une construction brique par brique, comme vos Lego. C’est l’histoire de la construction d’un candidat à la présidentielle. C’est l’histoire de la construction d’Éric Zemmour, oui, les enfants, on est d’accord, c’est le Lego Dark Vador. À part que celui qui est son père, c’est le général de Gaulle, a-t-on compris dans la mise en scène toute en finesse de la vidéo d’Éric Zemmour tentant de grimer, même posture et parodie de vieux micro à l’appui, l’appel du 18 juin 1940. Ce 30 novembre 2021, c’est donc celui de Zemmour qui annonce sa candidature – on a failli écrire « enfin »… – en dix minutes d’un montage cradingue et apocalyptique alternant, donc, appel du gus et images de violences urbaines.
Mais d’abord un regret. Alors que nous avions soigneusement copié le lien vers la vidéo d’Éric Zemmour sur YouTube afin de l’inclure ici, nombre de saccages commis par le désormais candidat nous en empêchent, c’est tellement dommage : comme un sagouin, Zemmour a utilisé, selon nos informations, plusieurs extraits sans l’accord des auteurs. Ainsi Gaumont, société productrice et distributrice du film Jeanne d’Arc, envisage des poursuites, de même que Clément Lanot, journaliste indépendant dont les images d’actualité – notamment une manif anti-Zemmour à Nantes dont il a vendu la vidéo au Parisien – sont reprises dans le clip de candidature. StudioCanal, qui détient les droits des films Le Quai des Brumes, L’Éclipse, À bout de souffle et Les Choses de la vie dont les extraits sont également présents dans la vidéo, indique aussi à BFMTV ne pas avoir reçu de demande d’autorisation. France 24 (dont on voit même le logo) ou France Télévisions n’ont pas été sollicitées non plus. Aux Jours, l’Institut national de l’audiovisuel (INA), qui a pour mission d’archiver les images et de faire respecter les droits de leurs auteurs, indique : « Aucune cession de droits ou autorisation d’exploitation ne nous a été soumise, en plus s’agissant d’un usage politique, au droit d’auteur s’ajoute le droit moral. » En clair, les ayants droit peuvent s’opposer à l’utilisation de leurs images dans un cadre politique. L’INA est en train d’expertiser la vidéo pour recenser toutes les images avant de décider des suites à donner à ce qui s’apparente à du vol.