Houlala que ça doit piquer. À vouloir humilier le foot français que Canal+ semblait tenir par les, heu, par les cheveux, la chaîne vient de se faire infliger une énorme fessée par la Ligue de football professionnel (LFP). Au terme d’un conseil d’administration de la LFP qui se tenait ce vendredi après-midi, un nouveau venu débarque dans le frétillant secteur des droits télé et il est solvable, celui-là, contrairement à l’espagnol Mediapro. La plateforme américaine Amazon rafle en effet la mise et s’offre huit matchs de chaque journée de championnat de Ligue 1 pour les trois prochaines saisons (2021 à 2024) dont le « top ten » des premiers choix. Et pour 250 millions d’euros seulement. Quand Canal+ conserve ses deux matchs de second choix, ceux dont elle ne voulait plus, pour 332 millions d’euros par an. Vous avez bien compris : huit matchs pour Amazon contre 250 millions d’euros ; deux matchs pour Canal+ contre 330 millions d’euros. Ça doit piquer très fort puisque, dans un communiqué sur l’air de « si c’est comme ça, j’arrête de respirer », Canal+ a annoncé « se retirer de la Ligue 1 » qu’elle « ne diffusera donc pas » à la rentrée. Na, je boude.
Ça pique et d’autant plus que Canal+ affichait une grosse confiance. Au point que, selon L’Équipe, la chaîne a tenté d’accoler son nom à celui de la Ligue 1, comme le fait chaque année un sponsor (actuellement, c’est Uber Eats). « La Ligue 1 Canal+ » rabâchée à longueur de journée de championnat, affichée partout, comme symbole de toute-puissance, ça se posait là. Le groupe s’était fait son plan aux petits oignons, persuadée que, aux abois, la LFP accepterait tout sans barguigner. À savoir le meilleur match de chaque journée, celui du dimanche soir, et celui du samedi 17 heures, les huit autres étant pris en charge par BeIn Sports. Pour ce faire, Maxime Saada, président de Canal+ qui a en charge ce dossier-là sous la férule de Vincent Bolloré, allongeait 370 millions d’euros par an, dit L’Équipe. Un peu plus cher que les saisons précédentes certes, mais avec l’assurance de diffuser chaque dimanche l’affiche la plus alléchante.
Et puis boum. Avec sa décision de vendredi, la LFP n’a fait en réalité que pallier la défection de Mediapro pour le remplacer par Amazon.