Floating Points, Pharoah Sanders & The London Symphony Orchestra, Promises (Luaka Bop, 2021)
Entendre Pharoah Sanders et Floating Points ensemble, sur le même enregistrement, était une idée inespérée, un peu folle mais aussi totalement censée. Car finalement, seul l’âge sépare l’esprit de ces deux musiciens qui viennent de publier Promises, classique historique évident enregistré en compagnie du London Symphony Orchestra. Soit une langoureuse pièce de quarante-six minutes partagée en neuf mouvements qui exigent une écoute attentive et un environnement silencieux
C’est en découvrant le premier album de Floating Points, Elaenia (2015), que le saxophoniste Américain Farrell « Pharoah » Sanders, 80 ans aujourd’hui, a senti la connexion et s’est rapproché du jeune Britannique, qui a finalement composé Promises spécialement pour lui. Ce surnom biblique de « Pharaon » qui est devenu son nom de scène, Sanders l’a reçu de Sun Ra lui-même, grand rassembleur du jazz libre des années 1950 à sa mort en 1993 (lire l’épisode 68, « Sun Ra Arkestra et Drexciya, égaux délires »). Un Sun Ra qui a fréquemment accueilli dans sa communauté le saxophoniste débutant alors qu’il dormait à la rue entre deux sessions dans le New York des années 1960.