Eddy L. est grand, très grand. Un beau bébé d’1,98 m. À 43 ans, ce brigadier œuvre dans la police depuis une vingtaine d’années. Eddy L. est lourd, très lourd. D’abord parce qu’il dépasse les 110 kilos, sa corpulence l’obligeant à se plier en deux pour atteindre le micro de la salle d’audience, ce jeudi 11 juillet. Lourd ensuite avec les adjointes de sécurité (ADS)
En avril 2017, une autre adjointe de sécurité a porté plainte contre lui pour agression sexuelle. Un matin, Laurie L. et d’autres policiers du même service attendent de recevoir leur matériel avant de partir en patrouille. Eddy L., équipé d’un lourd gilet pare-balles, doit contourner la jeune femme de 23 ans pour passer de l’autre côté d’un bureau. En cours de route, un contact physique a lieu. De quelle nature ? « Il a fait exprès de me percuter pour se frotter à moi avec son bas-ventre », rapporte Laurie L. dans sa plainte. Le brigadier a toujours soutenu que le choc était fortuit et sans aucune connotation sexuelle. « J’ai un peu perdu l’équilibre. » Pour lui, il s’agissait d’une simple bousculade.
Il lui a dit : “Pardon”… mais avec un grand sourire. Il y a eu un silence de quelques secondes.
Les témoins divergent. Un gardien de la paix, qui était en train de distribuer les radios, a vu Eddy L. mettre « un coup de bassin au niveau des fesses » de Laurie L. « Il lui a dit : “Pardon”… mais avec un grand sourire. Il y a eu un silence de quelques secondes. Sur le moment, j’ai cru qu’elle allait le gifler. Un ou deux collègues ont dit : “C’est chaud.” » Une adjointe de sécurité raconte qu’après coup Laurie L. « avait l’air choquée ». Mais deux autres gardiens de la paix n’ont vu qu’un « geste involontaire », une percussion « accidentelle », dans une pièce où il n’y a « pas beaucoup d’espace » pour passer.