En mars, Emmanuel Macron n’avait pas prononcé le mot « confinement » mais tout le monde avait compris qu’il nous envoyait quinze jours, puis deux mois, chez nous (lire l’épisode 6 d’En quarantaine, « La guerre des retranchés »). Ce mercredi soir, le président de la République l’a prononcé quatre fois mais personne n’a rien compris. Comme au printemps, quand il avait laissé le soin au Premier ministre de dire le mot, il ne s’est pas cette fois non plus abaissé à entrer dans les détails, ce qui l’aurait conduit à déchoir de sa stature – c’est le chef de l’État, quand même ! Du coup, pour savoir précisément comment on allait tous vivre les prochaines semaines, il a fallu attendre le lendemain. Lors de deux interventions, ce jeudi matin à l’Assemblée nationale, puis ce jeudi soir en conférence de presse en compagnie de plusieurs ministres, le Premier d’entre eux, Jean Castex, a donné des précisions concernant le nouveau régime de confinement. Mais à l’issue de ces rendez-vous, il restait encore de nombreuses incertitudes – témoignant sinon d’une impréparation totale, du moins d’une soudaineté du reconfinement –, la plupart des textes réglementaires détaillant ces nouvelles règles n’ayant toujours pas été publiés.
Ce qui est certain, c’est que le confinement a commencé à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi en France – plus précisément en métropole et en Martinique, puisque les autres départements et territoires d’outre-mer ne sont pas concernés. Jusqu’au 1er décembre, les déplacements hors de son domicile sont interdits, sauf exceptions qui doivent être dûment justifiées par une attestation. Mais ces exceptions sont nombreuses. En tout cas, beaucoup plus que lors du premier confinement. Ainsi, la première différence, c’est l’école. À partir de lundi, jour de la rentrée des classes, 12,5 millions d’élèves (de la maternelle au lycée) vont reprendre le chemin de l’école, tout comme un million de professeurs. Et nouveauté aussi, le port du masque sera obligatoire pour les enfants à partir du CP. Quant au « protocole sanitaire renforcé » annoncé ce mercredi par Emmanuel Macron, il semble peu clair. Au cours de la conférence de presse, Jean-Michel Blanquer a annoncé que le « protocole actuel » serait « durci », selon « un schéma de base préparé depuis juillet » et « transmis à tous les responsables ». Mais ce que le ministre de l’Éducation nationale en a dit ne permet pas de voir beaucoup de différences avec la situation actuelle.