«Le 1er décembre, t’es sûr ? » « Mais on pourra être combien pour le réveillon, en fait ? » Comme le feuilleton du coronavirus n’en finit pas et que la saison 2 du confinement est lancée, après Le journal de quarantaine, puis Le journal déconfiné, et Le journal de couvre-feu, voici, en direct de nos appartements, Le journal de reconfinement (bien obligé), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction. Et toujours en accès libre.
Quinze jours de rab. Le confinement restera en l’état encore quinze jours, a annoncé ce jeudi Jean Castex au cours d’une conférence de presse. Tout en se félicitant que « l’évolution du nombre de nouvelles contaminations s’est ralentie depuis une semaine », le Premier ministre estime qu’il ne « serait pas responsable de lever ou d’alléger le dispositif dès maintenant ». Car, même si le taux de reproduction, le R0, est passé sous les 1, « nous ne voyons pas encore l’impact de cette évolution sur les hospitalisations ». Deux options sont donc sur la table pour un prochain rendez-vous au 1er décembre : si la tendance à l’amélioration se poursuit, les commerces non-essentiels pourraient alors rouvrir (mais pas les bars et les restaurants et il faudra toujours une attestation pour sortir de chez soi) ; sinon, alors des mesures plus restrictives pourraient être prises. L’idéal, selon le Premier ministre, serait « de pouvoir permettre un nouvel allègement au moment des vacances de Noël afin que les Français puissent passer des fêtes de fin d’année en famille ». Mais c’est encore trop tôt pour prendre vos billets de train. Et, de toute façon, ne prévoyez pas de faire la bamboche en boîte de nuit pour le nouvel an. Toujours selon Jean Castex, « il ne serait pas raisonnable d’espérer pouvoir organiser de grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon du 31 décembre ».
Lycées ouverts. Lors de la même conférence de presse, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer n’a pas annoncé de fermeture des lycées, où le virus circule pourtant les doigts dans le nez, déclenchant un peu partout des mouvements de blocage de la part d’élèves. Il a simplement rappelé son objectif de voir 50 % des cours maintenus en « présentiel » jusqu’à la fin de l’année civile, s’attirant sur Twitter quelques quolibets inventifs de la part des élèves (« Blanquer, mange bien ta calvitie » ou « Blanquer tête de pouce »). Au lycée Mounier, à Grenoble, où Les Jours sont installés pour raconter la réforme du bac de l’intérieur, un dispositif assez ingénieux a été mis en place afin que les élèves soient présents en permanence. À découvrir dans le tout dernier épisode des Années bac tout juste mis en ligne ici.
Masques chirurgicaux réutilisables ? Faut-il arrêter de jeter les masques chirurgicaux après utilisation, comme le recommandent les autorités sanitaires ? Selon l’UFC-Que choisir, les laver en machine n’enlève pas leur pouvoir filtrant. L’association de consommateurs, qui a testé des masques vendus en grande surface et en pharmacie, estime qu’ils gardent de bonnes capacités de filtration même après dix lavages à 60°C. « Ils se hissent au niveau des masques en tissu lavables dix fois, tout en étant nettement moins coûteux à l’unité », conclut l’UFC.
Braquage de cerveaux. C’est le documentaire qu’il faut voir pour comprendre pourquoi votre tonton va pourrir votre compte Whatsapp et votre belle-soeur votre fil Facebook avec des incitations à enlever votre masque pour ne pas se soumettre à un complot mondial derrière qui se cachent Bill Gates, Jacques Attali et le Forum de Davos. On parle de Hold Up : retour sur un chaos, un film réalisé par l’ancien journaliste Pierre Barnérias et sorti aujourd’hui en VOD sur Vimeo (mais visible gratuitement un peu partout). Hold-Up a réussi l’exploit de lever 183 000 euros sur Ulule et 110 000 euros par mois sur Tipee pour recycler les thèses complotistes habituelles sur le Covid (5G, hydroxychloroquine, virus créé en laboratoire…). Interviewé dans le documentaire, Philippe Douste-Blazy a pris ses distances. « Je n’ai pas vu ce film et s’il y a le moindre caractère complotiste, je veux dire le plus clairement possible que je m’en désolidarise », écrit l’ex-ministre de la Santé. La sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui intervient aussi dans le documentaire en faisant un parallèle plus que douteux entre l’épidémie et l’holocauste, n’a elle pas réagi.
« Charlatanisme. » Le, disons, fantasque professeur Didier Raoult est aux prises avec ses pairs. À la suite d’une plainte déposée auprès de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, il devrait se voir infliger des sanctions pouvant aller du simple averto à la radiation, ce devrait être pour 2021. L’Ordre des médecins l’a convoqué en octobre dernier avant de décider de le poursuivre pour « information erronée du public, exposition à un risque injustifié et charlatanisme ». Entre autres signalements, le tenant de l’hydroxychloroquine est dans le viseur de la Spilf (la Société de pathologie infectieuse de langue française, voyons). Son président Pierre Tattevin explique au Parisien la raison des poursuites engagées : « Ce qui nous a poussés à nous mobiliser, c’est qu’en juin, alors que plusieurs études montraient que l’hydroxychloroquine ne marchait pas, Didier Raoult a continué à la promouvoir et à vouloir l’imposer. »
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Comment s’occuper pendant le reconfinement ? Cinq ans après les attentats du 13 novembre 2015, qu’est-ce que le terrorisme fait de nous ? C’est tout l’objet de la série Le souffle des attentats, consacrée à tout ce que la recherche scientifique a entrepris depuis ce vendredi sauvage. Qu’elle soit neurologique ou sociologique, Les Jours ont enquêté sur cette recherche au goût de cendre. Le premier épisode, « Mesurer la terreur », est en accès libre ici.
Et après, qu’est-ce qu’on fait ? Une fois lus les sept épisodes du Souffle des attentats, on peut aussi se plonger dans Treize novembre, l’une des toutes premières séries des Jours, un récit choral où s’entrecroisent au quotidien riverains et témoins en reconstruction, musulmans inquiets, députés en état d’urgence, assignés à résidence. Le fruit d’un long et délicat travail qui vaut bien qu’on s’abonne.
Carnet du virus. La réalisatrice Nelly Kaplan – La Fiancée du pirate avec Bernadette Lafont, incendiaire et
BNT162b2 . Oui, « BNT162b2 ». Peut-être n’est-ce pas prioritaire, mais il va vite falloir lui trouver un nom à ce « candidat vaccin » sur lequel travaille le laboratoire américain Pfizer associé à la société de biotechnologies allemande Biontech, parce que là… Mais bref : les deux ont annoncé ce lundi que leur vaccin (BNT162b2, donc) est efficace à « 90 % » contre le Covid-19. En octobre dernier, le patron de Pfizer, Albert Bourla, espérait pouvoir demander une autorisation d’urgence aux États-Unis d’ici à la fin novembre si les données s’avéraient positives. Il semble qu’elles le soient désormais. Pfizer et Biontech en sont à un essai à grande échelle sur plusieurs dizaines de milliers de personnes, étape indispensable avant la demande d’homologation.
Oui mais quand ? La grande question, bien sûr. Si le candidat vaccin « BNT162b2 » remplit toutes les exigences d’efficacité, d’absence d’effets secondaires et de capacité à être produit en masse, alors Pfizer et Biontech disent pouvoir fabriquer 50 millions de doses d’ici à la fin de 2020
Oui mais comment ? Petit souci
Et qui en prems ? Parallèlement, dévoile France Info, la Haute Autorité de santé (HAS) lance, en France, une consultation publique afin de préparer la stratégie de vaccination à grande échelle. La HAS fait des préconisations selon lesquelles seraient servis en premier les « professionnels de santé et du médico-social », ainsi que les « personnes à risque de formes graves qui paient le plus lourd tribut en termes d’hospitalisation et de décès ». Logique.
« Frémissement. » L’expression est du ministre de la Santé Olivier Véran, prononcée dimanche dans Questions politiques sur France Inter : « On sent un frémissement épidémique avec une hausse qui pourrait être de 20 % du nombre de cas la semaine dernière, contre des hausses qui étaient plus importantes avant. » Comprendre : ça va un chouille mieux, notamment en Île-de-France, mais alors un petit chouille. Mêmes échos du côté de Martin Hirsch, directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui parle, sur France Inter, d’« une amorce d’infléchissement » pour la région Île-de-France.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Comment s’occuper pendant le reconfinement ? À destination de ceux qui sont confinés dans leur tête et ne se seraient pas aperçus que les États-Unis d’Amérique avaient élu un nouveau président, nous conseillons la lecture de notre épisode entamé le mercredi 4 novembre : heure par heure, un suspense insoutenable qui vous emmène, au fil des résultats, des estimations et des rebondissements, du Nevada en Pennsylvanie.
Et après, qu’est-ce qu’on fait ? Eh bien on lit le portrait du gagnant (indice, l’article s’intitule « My name is Joe ») ainsi que l’analyse de Corentin Sellin sur un perdant difficile à déboulonner (indice, l’article s’intitule « Trump, parti pour rester »). Mais pour ça, il faudra vous abonner aux Jours mais que voulez-vous, de bonnes infos, de belles photos, des analyses de fond et sans pub, ça se paye un petit peu.