L’atelier d’initiation à l’apiculture est annulé. Trop nerveuses, les mayas, avec l’orage qui menace. Pendant cette Semaine européenne du développement durable, à la pause de midi, les employés de l’assureur Aviva, qui étaient aussi conviés à un stand de tri des déchets et sollicités pour un don du sang, ont dû se contenter d’un exercice de confection de bougies en cire, prétexte à un cours de sciences naturelles sur l’abeille. « On a testé avec des enfants et on a remarqué que ça fonctionnait bien », remarque Laetitia Léger, animatrice du jour pour Ekodev, une agence de conseil en développement durable qui propose cette prestation parmi d’autres. Sur l’un des toits du siège social de Bois-Colombes, en banlieue parisienne, où travaillent 2 300 personnes, Mike, l’apiculteur, doit tout de même effectuer une visite de contrôle des trois ruches, installées il y a cinq ans, qui contiennent 120 000 abeilles environ. L’une d’elles est en train d’essaimer. Mike place une partie de la colonie dans une ruchette en carton et l’évacue en parcourant discrètement un dédale de moquette feutrée et d’open spaces ouatés. Les mayas prennent l’ascenseur direction le parking. Voilà, exfiltration réussie.
Que venaient-elles faire dans le paysage des polices d’assurance ? « C’est notre manière de sensibiliser les salariés à la protection de la biodiversité, qui fait partie des engagements de l’entreprise, explique Fanny Dieval, responsable RSE. Nous pensons que nos collaborateurs ne laissent pas leurs valeurs au vestiaire et que ce qu’il se passe dans l’entreprise aura un impact sur leur vie quotidienne. » Au siège d’Aviva, on estime que la moitié de l’effectif de l’immeuble est un jour ou l’autre passé par un atelier pédagogique sur les abeilles, une présentation, un petit-déjeuner thématique, une visite de ruche, ou la vente annuelle de la récolte dont les fonds sont reversés à la fondation Melipona Maya, au Mexique